Ma Boheme
Ma Boheme
Ma Boheme
Arthur Rimbaud est un poète français du 19es. Il commence à écrire à l’Age de 16ans et va
contribuer à moderniser la poésie, il arrêtera d’écrire vers 19 ans. Epris de liberté il fugue a
deux reprises et rédige durant son vagabondage 22 poèmes qui deviendront les Cahiers de
Douai. Le poème que nous allons analyser aujourd’hui fait partie des 7 poèmes qui sont tous
des sonnets qui composent le deuxième cahier. C’est le dernier poème du recueil. Dans ce
poème Rimbaud va célébrer l’errance et la liberté mais aussi son amour pour l’écriture poétique
et nous propose dons un texte novateur
Problématique
Mouvement
Analyse
MVT 1
Le titre : Ma Bohème avec le pronom possessif ma indique une expérience d’errance réel ou
fantasmée. Le sous titre fantaisie suggère une préférence pour l’imaginaire.
Les premiers mots du poème expriment l’errance. En effet, le verbe de mouvement “s’en aller” n’est
pas accompagné d’un complément circonstanciel de lieu. On comprend donc que la destination
ne compte pas. Le poète, qui s’exprime à la première personne (“je” ; “mes”), adopte une attitude
décontractée : “les poings dans mes poches trouées”. Il apparaît donc qu’il est habitué de ce genre
d’errances et y trouve un certain plaisir.
L’habitude transparaît également dans le temps qui domine l’ensemble du poème : l’imparfait
d’habitude, de répétition “allais” ; “devenait” ; “allais” ; “étais”. Pourtant, ce qui apparaît également dès
le premier vers, c’est que le personnage se trouve dans un certain dénuement : ses poches sont “crevées” ;
son paletot devient “idéal” (vers 2), ce qui signifie qu’il est en si mauvais état qu’il n’est plus qu’une idée.
Ainsi, même si le poète semble souffrir de pauvreté, son errance lui procure une aisance et un plaisir lui
faisant oublier ses problèmes.
Au vers 3, la périphrase “sous le ciel”, en position de complément de lieu indique que l’errance du
poète a lieu en extérieur. L’imprécision de la localisation confirme que la destination n’a pas
d’importance tant qu’il peut rester en extérieur, c’est à dire proche de la nature.
Cela lui permet de se rapprocher de la “Muse” qu’il apostrophe, figure de l’inspiration poétique. On
remarque qu’il se permet le tutoiement d’une figure d’habitude très respectée par les poètes : “j’étais ton
féal”. Cette légère impertinence illustre parfaitement la rébellion du jeune Rimbaud, mais également la
relation privilégiée qu’il noue avec la poésie. Ce tutoiement peut également être lu comme une forme
d’allégresse due à la jeunesse du poète.: “Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !”interjection
familière qui marque une oralité forte souligne un contraste entre les niveaux de langue, autodérision
Rimbaud se moque de lui-même peut être par rapport a ses précédents poèmes écrit sur ses amours d
adolescent.
Par ailleurs la rime des vers 1 et 4 : “crevées” / “rêvées » nous laisse comprendre que le pouvoir de
l’imagination remplace les contraintes matérielles. En effet, ses “poches crevées” sont remplacées par des
“amours splendides (…) rêvées”.
Ainsi dans cette strophe, le poète nous livre l’image d’un personnage pauvre, mais heureux dans la
simplicité et la liberté de son errance.
MVT 2
Strophes 2 et 3
Le premier vers de la seconde strophe vient confirmer cette pauvreté matérielle : “mon unique culotte
avait un large trou”. D’une part le personnage ne possède qu’une “unique culotte” qui d’autre part est
trouée.
La métaphore du “Petit-Poucet rêveur” introduit l’idée que la poésie est son guide. Dans le conte
original, le Petit-Poucet sème des miettes de pain pour retrouver son chemin. Ici, le poète laisse derrière
lui “des rimes”. Il insiste sur cet élément en le plaçant au centre du poème (vers 7 sur 14) et en le rejetant
grâce à un procédé d’enjambement. Rimbaud aurait fui sa famille. Mais il laisse derrière lui quelque
chose de bien plus durable que des miettes de pain : de la poésie. Le Gn “ma course”, fait allusion à cette
soif de liberté mais aussi cette soif d’ecrire.
La métaphore du vers 3 “Mon auberge était à la Grande-Ourse” suggère qu’il dort à la belle étoile. Il
renforce ainsi à la fois le sentiment de liberté et l’idée de pauvreté.
Cependant, le fait de dormir dehors lui permet surtout de trouver l’inspiration poétique. Il voit naître
des correspondances entre les sens en s’appropriant la nature : “Mes étoiles”, ici le pronom
possessif de première personne montre qu’il se sent en harmonie avec le ciel.
Le fait qu’il évoque les étoiles normalement perçues avec la vue grâce au toucher (“un doux frou-frou”)
montre qu’il est capable de s’approprier la nature, et surtout de percevoir et ressentir les choses
différemment.
C’est pour lui le propre du poète, la création de correspondances entre les sens et l’expression grâce au
langage écrit d’une perception unique des choses.
L’attitude du poète (“assis au bord des routes”) est très évocatrice. On l’imagine tout à fait “écouter” les
étoiles, un carnet en main, pour retranscrire ses émotions et sentiments sous la forme de poèmes.
Au vers suivant, l’adjectif mélioratif “bon” insiste sur le bonheur du poète. Il est heureux dans la
simplicité de sa situation.
Le poète fait de nouveau appel à une correspondance des sens à la fin de la troisième strophe : “je
sentais des gouttes / de rosée à mon front, comme un vin de vigueur”. Ici, il évoque d’abord une sensation
liée au toucher pour la ramener ensuite au goût avec le vin. Cela montre bien que les choses les plus
simples et ordinaires de la nature comme la rosée le nourrissent ; à la fois au sens propre en lui redonnant
des forces comme le “vin de vigueur” et au sens figuré en l’inspirant.
La nature est donc belle est bien un hôte agréable : elle fournit une “auberge” (v.7) au poète et le revigore.
Strophe 4
C’est finalement la poésie qui l’emporte dans cette dernière strophe.
-le participe present “rimant” qui désigne l’activité d’écriture du poète. Le lien entre “Au milieu des
ombres fantastiques” et le participe présent marque le lien entre les mystères du monde et la poésie.
-Dans les 2 derniers vers du sonnet Rimbaud par le biais d’une comparaison associe des éléments nobles
symbole fort de la poésie comme la Lyre et le cœur avec des termes plus triviaux comme
« élastiques » et « pied » et produit une association plutôt inattendue. Il est possible de lire aussi
« comme des lyres » comme le mot délire en seul mot symbolisant la liberté de la création poétique.
-Par ailleurs La rime entre “fantastiques” et “élastiques” permet à Rimbaud de refuser le sérieux
généralement attribué au poète. Pour lui, la légèreté et la spontanéité doivent primer, même, ou surtout,
dans la création poétique.
S’il estime que l’écriture d’un poème revient à “tir(er) les élastiques”, cela signifie que le langage permet
de distendre, donc d’adapter et de modifier le réel. Rimbaud affirme donc ici sa vision de la poésie et du
langage : ils permettent de transformer la réalité.
L’adjectif “blessés” épithète du nom “souliers” forme une hypallage. L’adjectif devrait plutôt compléter
le nom “pied”. En tout cas, cela suggère que l’errance du poète lui laisse des stigmates physiques. On
retrouve bien ici l’idée de sacrifice de soi pour la poésie.
Conclusion
Ainsi, le poème « Ma bohème » d’Arthur Rimbaud donne une triple image de la liberté.
D’abord, la liberté est celle de l’individu qui trouve son bonheur dans l’errance, dans l’harmonie avec la
nature et dans l’affranchissement des contraintes sociales.
Ensuite, la liberté est celle de la poésie qui transparaît à travers la forme du sonnet retravaillée, ou du
tutoiement de la Muse.
Enfin, la liberté est surtout celle de créer une nouvelle image du réel. Le poète laisse sa perception guider
son écriture et remodèle la réalité grâce à la poésie.
Grammaire :
1) Ma boheme
4 verbes conjugués = 4 propositions
Prop 1 => Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Prop 2 => Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre
Prop 3 => où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Prop 4 => Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
que d’amours splendides j’ai rêvées ! => phrase déclarative a la forme exclamative (on voit en
raison du point d’exclamation)
Que= adverb d’exclamation
2) EL 11
N’avait-elle pas assez souffert interro – negative = phrase interrogative a la forme negative
3) Les effares
pendant que minuit sonne=> prop, circonctentielle de temps introduite par conj de sub pendant