Les drogues illicites sont à l'origene d'immenses souffrances humaines. Les plus vulnérables, en particulier les jeunes, en subissent les conséquences les plus graves. Les personnes qui consomment des drogues et celles qui luttent contre la dépendance font face à de nombreux défis : les effets nocifs des substances elles-mêmes, la stigmatisation et la discrimination qu'elles subissent et, souvent, des réponses sévères et inefficaces à leur situation.

Le problème de la drogue dans son ensemble est un défi complexe qui touche des millions de personnes à travers le monde. Selon le Rapport mondial sur les drogues , près de 300 millions de personnes consomment des drogues.

La question touche à la fois les individus souffrant de troubles liés à la consommation de substances et les communautés affectées par le trafic de drogues et le crime organisé. La problèmatique de la drogue est étroitement liée au crime organisé, à la corruption, aux crimes économiques et au terrorisme. Pour traiter ce sujet de manière efficace, il est essentiel d'adopter une approche scientifiquement fondée sur la base de résultats prouvés, qui met la priorité sur la prévention et le traitement.

Le problème du trafic de drogues a été reconnu dès le début du XXe siècle, ce qui a conduit à la première Conférence internationale sur les stupéfiants à Shanghai en 1909. Au cours des décennies qui ont suivi, une organisation multilatérale s’est mise en place pour contrôler la production, le trafic et l'abus de drogues.

La mise en place de programmes ayant fait leurs preuves peuvent permettre de protéger les individus et les communautés. En réduisant la consommation de drogues, ces programmes peuvent également affaiblir les économies illicites qui exploitent la misère humaine.

Types de drogues illégales

Les drogues sont des substances chimiques qui affectent le fonctionnement normal du corps ou du cerveau. Elles peuvent être légales, comme la caféine, la nicotine et l'alcool, ou illégales. Les drogues légales, telles que les médicaments, aident à guérir des maladies mais leur utilisation peut également être détournée. Les drogues illégales sont considérées comme tellement nocives que conformément aux conventions des Nations Unies, les lois internationales régulent leur usage, rendant illégal leur possession, leur consommation ou leur vente.

Les drogues illégales portent souvent différents noms familiers qui peuvent changer selon les régions et évoluer avec le temps. Leurs effets incluent des dommages physiques immédiats et des répercussions à long terme sur le développement psychologique et émotionnel, en particulier chez les jeunes. Les drogues peuvent altérer les mécanismes naturels de défense et le potentiel des individus, et les mélanger peut entraîner des conséquences imprévisibles et graves.

De plus, la consommation de drogues peut altérer le jugement, incitant les utilisateurs à prendre des risques tels que des rapports sexuels non protégés, ce qui augmente le risque de contracter l'hépatite, le VIH et d'autres maladies sexuellement transmissibles.

Les drogues illégales les plus courantes sont :

  • Le cannabis,
  • La cocaïne,
  • L'ecstasy,
  • L'héroïne,
  • Le LSD (diéthylamide de l'acide lysergique) et
  • La méthamphétamine.

Ces dernières années, de nouvelles substances psychoactives sont devenues un phénomène mondial. Ces nouvelles substances psychoactives sont des substances d'abus non régulées par les conventions internationales sur les drogues, mais qui peuvent présenter des risques pour la santé publique. Le terme « nouveau » fait référence à des substances récemment introduites sur le marché, mais non nécessairement nouvellement inventées.

Connues sous les noms de « drogues synthétiques  », « euphorisants légaux » ou « sels de bain », les nouvelles substances psychoactives imitent souvent les effets des drogues illicites ou des médicaments sur ordonnance. Elles sont créées en modifiant la structure chimique de substances contrôlées afin de contourner les restrictions légales.

L’apparition rapide des nouvelles substances psychoactives diversifiées sur le marché mondial pose des risques pour la santé publique et engendre des défis pour les politiques de lutte contre les drogues. La connaissance limitée de leurs effets complique les efforts de prévention et de traitement, tandis que leur diversité chimique rend leur identification et leur analyse difficiles. Une surveillance efficace, le partage des informations et l’existence de systèmes d’alerte précoce sont essentiels pour relever ces défis.

L’ONU en action

Depuis sa création, l’ONU a abordé de manière systématique le problème mondial de la drogue.

La Commission des stupéfiants des Nations Unies a été créée en 1946 par le Conseil économique et social (ECOSOC) via la résolution 9(I). Elle a pour mission d’assister l'ECOSOC dans la supervision de la mise en œuvre des traités internationaux de contrôle des drogues.

Sous l’égide des Nations Unies, trois conventions sur le contrôle des drogues ont été adoptées (en 1961, 1971 et 1988). L'adhésion à ces conventions est maintenant quasi universel :

L’Organe international de contrôle des stupéfiants est une entité indépendante et quasi judiciaire, qui a été créée par la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Il est issu de la fusion de deux organisations précédentes : le Comité central permanent des stupéfiants, créé par la Convention internationale de l’opium de 1925 et l’Organe de contrôle des stupéfiants, créée par Convention internationale pour limiter la fabrication et réglementer la distribution des stupéfiants de 1931. L’Organe international de contrôle des stupéfiants surveille et appuie les gouvernements pour le respect des traités internationaux de contrôle des drogues.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est un acteur clé dans la lutte contre le problème mondial de la drogue. L’Objectif de développement durable 3, en particulier la cible 3.5, qui exhorte les gouvernements à renforcer les programmes de prévention et de traitement de l’abus de substances psychoactives. L’approche de l’OMS concernant le problème global de la drogue repose sur cinq domaines prioritaires : la prévention, le traitement, la réduction des risques, l’accès aux médicaments contrôlés, le suivi et l’évaluation.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) soutient les gouvernements dans la mise en œuvre d’une approche équilibrée, axée sur la santé et fondée sur des données probantes, pour faire face au problème mondial de la drogue, à la fois concernant l’approvisionnement et la demande, et guidée par les droits humains et le cadre international de contrôle des drogue. Cette approche comprend : le traitement, le soutien et la réhabilitation ; l’accès aux substances contrôlées à des fins médicales ; le développement de moyens de subsistance alternatifs pour les agriculteurs ayant cultivé des cultures illicites ; la mise en place de cadres juridiques et institutionnels adéquats conformément aux conventions internationales. L’ONUDC œuvre dans toutes les régions, en mettant en place des réponses équilibrées et fondées sur des données probantes pour traiter les troubles liés à l’abus de drogues et leur usage, ainsi que la production et le trafic de drogues illicites.

Étapes récentes

En 2009, les gouvernements ont adopté la Déclaration politique et Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue , qui comprend des objectifs et des cibles pour le contrôle des drogues.

Les progrès réalisés pour résoudre le problème mondial de la drogue et les questions connexes sont évalués lors des Sessions extraordinaires de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les États Membres sont encouragés à intégrer les principes clés de l’Agenda 2030 pour le développement durable et à ne laisser personne de côté. Lors de la Session extraordinaire de 2016, les États Membres ont adopté un document final intitulé Notre engagement commun à aborder et combattre efficacement le problème mondial de la drogue.

En 2019, la Commission des stupéfiants a adopté la Déclaration ministérielle sur le renforcement des actions que nous menons aux niveaux national, régional et international, pour accélérer la mise en œuvre de nos engagements communs à aborder et combattre le problème mondial de la drogue. Dans cette déclaration, les gouvernements ont réaffirmé leur détermination « à aborder et combattre le problème mondial de la drogue et à promouvoir activement une société exempte de tout abus de drogues pour contribuer à ce que tous les êtres humains puissent vivre en bonne santé et dans la dignité et la paix, ainsi que la sécurité et la prospérité, et redisons notre volonté de nous attaquer aux problèmes de santé publique, de sécurité et de société qui résultent de cet abus ». Ils ont également décidé de procéder à une évaluation des progrès réalisés en 2029 dans la mise en œuvre des engagements politiques.

Action mondiale

Les cadres législatifs nationaux définissent les réponses des systèmes de justice pénale au problème mondial de la drogue. Dans la grande majorité des pays, la culture de plantes servant à fabriquer des drogues illicites, le détournement de précurseurs et le trafic de drogues constituent des infractions pénales. Cependant, la caractère criminelle de l’usage ou de la possession de drogues à des fins personnelles varie d’un pays ou d’une région à l’autre.

Dans environ 40 % des 94 pays pour lesquels des données sont disponibles, l’usage ou la possession de drogues est considéré comme une infraction pénale, représentant une part significative de la population mondiale. Les données disponibles indiquent que des mesures plus répressives sont imposées pour l’usage ou la possession de drogues en Asie par rapport à d’autres régions, tandis que c’est en Amérique et en Asie que l’on trouve les mesures les plus répressives en matière de trafic de drogues.

Les efforts à long terme pour démanteler les circuits économiques de la drogue doivent se concentrer sur la création d’opportunités socio-économiques et d’alternatives qui s’attaquent aux causes profondes de la culture illicite, telles que la pauvreté, le sous-développement et l’insécurité. Ces efforts doivent aller au-delà du simple remplacement des cultures ou des revenus illicites. Ils doivent également traiter les facteurs qui conduisent au recrutement des jeunes dans le commerce de la drogue, ces derniers étant particulièrement vulnérables à la consommation de drogues synthétiques.

Selon de nouvelles estimations , en 2022, au niveau mondial, seulement une personne sur 11 souffrant de troubles liés à la consommation de drogues a reçu un traitement. Il est recommandé de garantir à toutes les personnes touchées par le problème mondial de la drogue, y compris les femmes, qui subissent une stigmatisation et une discrimination disproportionnées, leur droit universel à la santé. Pour y parvenir, les traitements, soins et services liés aux drogues doivent être complets, efficaces, volontaires et accessibles à tous sans discrimination. Ces services doivent être conçus pour respecter et préserver la dignité de toutes les personnes, y compris celles qui consomment des drogues, ainsi que celle de leurs communautés.

Rôle de la société civile

Les Nations Unies reconnaissent l’importance de nouer des partenariats solides avec les organisations de la société civile pour relever les défis complexes liés à l’abus de drogues et au crime, qui fragilisent le tissu social. La participation active de la société civile — incluant les organisations non gouvernementales, les groupes communautaires, les syndicats, les groupes autochtones, les organisations caritatives, les groupes confessionnels, les associations professionnelles et les fondations — est essentielle pour appuyer les efforts de l’ONU dans la réalisation efficace de ses mandats mondiaux.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) soutient la participation des ONG aux discussions et réunions politiques pertinentes liées aux drogues, notamment les réunions régulières et intersessions de la Commission des stupéfiants. L’ONUDC encourage également l’intensification du dialogue entre les ONG, les États Membres et les entités des Nations Unies, par le biais du Comité des ONGde Vienne sur les drogues (VNGOC).

Participation des jeunes

Reconnaissant que les jeunes constituent une population vulnérable, il est essentiel pour la communauté internationale de s’attaquer efficacement à la question de l’abus de substances. À travers l’Initiative pour la jeunesse , l’ONU offre aux jeunes des opportunités de participer activement aux efforts visant à prévenir la consommation de substances. Ce programme permet aux jeunes de rejoindre une communauté de pairs engagés dans la promotion de la santé et du bien-être.

Le Forum des jeunes est un événement annuel organisé dans le cadre de l’Initiative pour la jeunesse de l’ONUDC et s’inscrit dans le cadre élargi de la Commission des stupéfiants. Il rassemble des jeunes du monde entier, nommés par leurs gouvernements, qui participent activement à la prévention de la consommation de drogues, à la promotion de la santé et à l’autonomisation des jeunes.

Ce forum constitue une plateforme où les participants peuvent : échanger des idées, partager leurs visions et explorer des perspectives diverses pour améliorer la santé et le bien-être de leurs pairs. De plus, il offre aux jeunes l’occasion de présenter un message collectif aux décideurs mondiaux, par leurs contributions aux discussions et décisions internationales.

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