Gestion de La Production Final
Gestion de La Production Final
Gestion de La Production Final
TECHNOLOGIES
LICENCE PROFESSIONNELLE
GENIE INDUSTRIEL ET MAINTENANCE
MOGP/LP-GIM / 2018-2019
SOMMAIRE
1. Le type processus
Il se caractérise généralement par une matière première unique, par une production en continu
d'un ensemble de produits liés. Le rendement est induit par l'investissement initial. Le
fonctionnement de l'unité de production est souvent entièrement automatisé. Exemples :
chimie, pétrole, ciment, laiterie, sidérurgie...
2. Le type projet
Il se caractérise par un produit unique. C'est la réponse originale à un besoin spécifique sans
reproduction ultérieure exacte du même modèle. Chaque commande couvre une longue période
et conduit à résoudre des difficultés nouvelles. Exemples: travaux publics, construction navale,
centrale atomique, usine clés en main...
3. Le type masse
Il se caractérise par des produits divers de grande consommation lancés en grandes séries.
L'accent est mis sur la haute productivité. Il fait appel à des composants hautement
standardisés. Exemples : automobiles, électroménager, confection, restauration rapide,
préfabrication (bâtiment)...
4. Le type atelier
Il se caractérise par des produits multiples lancés en lots de fabrication. La production est
organisée de manière à faire face aux commandes avec une grande souplesse. Les produits
comportent de nombreuses options personnalisées. Ils sont néanmoins constitués de
composants standardisés ou fabriqués sur commande. Ce sont généralement des produits à
haute valeur ajoutée. Exemples : machines-outils, avionique, constructions mécaniques...
Il existe de nombreuses autres manières de classer les types de production. En particulier, on
distingue souvent d'une part, la production continue (flow shop) effectuée sur des lignes de
fabrication spécialisées, d'autre part, la production discontinue (job shop), en îlots de
production ou en ateliers agencés en sections homogènes.
Un classement selon la relation avec la clientèle est également possible. On distinguera alors la
production sur stock de la production à la commande.
1. WILSON
Systèmes basés sur la gestion des stocks : Ils se prêtaient bien à des marchés non saturés tels
que nous les avons connus après la dernière guerre mondiale durant les trente glorieuses (1945
- 1975). La production approvisionnait des stocks que le commercial se chargeait de vider. Le
nom qui reste attaché à ces méthodes est celui de Wilson avec les notions de quantité
économique d'approvisionnement et de séries économiques de fabrication. I.C.S. : Inventory
Control System, méthode de gestion par reconstitution des stocks. Les flux de matières sont
intermittents.
2. PERT
3. MRP
4. JUSTE-A-TEMPS
5. OPT
Approche la plus récente des techniques de gestion de production d'origine israélienne basée
sur la maîtrise des goulets d'écoulement des flux de matières. Pour cette méthode, le délai n'est
pas un paramètre de départ mais le résultat d'une programmation. Les flux de matière sont
synchronisés.
Principes et généralités
Dans son livre "Le but", E. Glodratt pose la question :
" Pourquoi une entreprise possédant des machines modernes, employant des ouvriers de valeur
, n'ayant pas de problème d'approvisionnement de bruts et dont les produits sont
potentiellement vendus peut faire faillite ? "
et donne une réponse très simple : parce qu'elle est mal gérée !
Une des bases des problèmes de gestion d'une entreprise est le mauvais emploi des ratios (taux
d'efficacité, rentabilité,..). Seul une analyse de l'entreprise dans son ensemble permet de vérifier
si les ratios utilisés sont de bons indicateurs. Il faut donc avoir recours à une analyse
systémique de l'entreprise et analyser si le but macro-économique de l'entreprise est bien
poursuivi. Mais quel est le but d'une entreprise ? Là encore on trouve dans "Le but" une
réponse simple : GAGNER DE L'ARGENT !
Il est possible d'exprimer ce but du point de vue comptable : Le but est d'augmenter le bénéfice
net tout en améliorant simultanément le rendement des investissements et la trésorerie.
Mais là encore E. Glodratt préfère l'exprimer en fonction de données plus tangibles dans un
atelier de production de pièces mécaniques :
"Le but d'une entreprise est d'augmenter le produit des ventes tout en abaissant simultanément
les stocks et les dépenses de fonctionnement."
Ce que nous exprimerons par :
Le but d'une entreprise est d'augmenter la valeur ajoutée dégagée par les ventes tout en
abaissant la charge globale à couvrir.
Domaine d'utilisation
Le système de gestion par les contraintes (OPT) est le prolongement logique du MRP et du
Kanban. C'est donc "le" système de gestion juste à temps puisqu'il s'adapte à tous les types
d'entreprises même celles qui n'anticipent pas la production (travail à la commande).
Règles n°2, 3, et 6
R6 : Les goulots déterminent à la fois le débit de sortie et les niveaux de stock.
R3 : Utilisation et plein emploi d'une ressource ne sont pas synonymes.
R2 : Le niveau d'utilisation d'un non-goulet n'est pas déterminé par son propre potentiel mais
par d'autres contraintes du système.
Règles n°4 et 5
R4 : Une heure perdue sur un goulet est une heure perdue pour tout le système
R5 : Une heure gagnée sur un non-goulet est un leurre
Règles n°7 et 8
R7 : Souvent le lot de transfert ne doit pas être égal au lot de fabrication.
R8 : Les lots de fabrication doivent être variables et non fixés.
C'est en suivant les exemples de l’outil "Gantt" que l'on comprendra la règle 7; pour la règle
huit il s'agit de faire varier le fractionnement au cours du cycle de production afin d'augmenter
encore plus la souplesse. C'est en même temps, une attaque contre les quantités économiques de
Wilson ou des systèmes MRP.
Règle n°9
Il s'agit d'une attaque "en règle" contre les systèmes de planification à capacité infinie du MRP
et du PERT. En effet, surtout en MRP II, il faut connaître le délai d'obtention de chaque niveau
de nomenclature à priori. OPT prône la capacité finie.
La devise
La somme des optimums locaux n'est pas l'optimum du système global
Il s'agit bien sûr du principe de la systémique.
Le logiciel
Le logiciel OPTTM est prévu pour des sociétés ayant besoin d'une assistance informatique
lourde. Il se greffe sur le système MRP existant et après recherche des goulets, propose une
planification à capacité finie réaliste. La puissance des algorithmes et des ordinateurs utilisés
permet d'obtenir le Gantt en quelques heures. Le logiciel seul coûtant plus de 1 million de
francs en 1988, il ne s'adresse qu'aux grosses sociétés.
Evolutions futures de la gestion des flux vers une automatisation complète de la fonction
production. On retiendra les sigles suivants : PIO : Production intégrée par ordinateur, FMS :
Fléxible Manufacturing System, CIM : Computer Integrated Manufacturing. Les flux de
matière sont pilotés en temps réel.
1. Principe de Totalité
Si l'on représente, dans un hyper-espace, la succession des états d'un système allant d'un état
initial "A" à un état final "B", il existe généralement une trajectoire particulière qui est la
trajectoire optimale (par exemple, celle du coût minimal). Soit "C" un point intermédiaire sur
cette trajectoire. Si à partir de "C", on repose le problème de la recherche de la trajectoire
optimale pour atteindre "B", on retrouve précisément la même trajectoire CB.
Nous allons maintenant imager ce principe au travers d'exemples.
2. Exemples
a. Exemple Systémique 1
Dans un grand magasin, on décide de rechercher le service ayant le plus de "rendement", c'est-
à-dire celui dont le rapport entre le chiffre d'affaires et la surface au sol est le plus grand. C'est
le salon de thé qui se révèle être ce service ! Si l'optimum local est l'optimum global, alors il
faut transformer tout le magasin en salon de thé! Le principe de totalité nous met en garde
contre cette conclusion. En effet, le nouveau système imaginé pour avoir un rendement
maximum n'aurait pas de client.
b. Exemple Systémique 2
Pour illustrer le théorème de Bellman, nous prendrons le cas d'un réseau "PERT". En effet, le
chemin critique est la trajectoire optimale menant de l'état initial (le début "-") à l'état final (la
tâche "Fin"), et ce, en prenant comme critère d'optimisation la "maximisation" du délai. Il est
facile de vérifier que si l'on est sur le chemin critique, alors, on retrouve forcément ce même
chemin pour aller vers l'état final (tout en gardant le même critère d'optimisation, bien sûr).
c. Exemple Systémique 3
Les groupements analogiques consistent à rassembler des produits, des pièces, des processus ou
des opérations, aux différents stades de leur élaboration, conception, industrialisation ou
production, afin de tirer avantage de leurs similitudes pour les produire économiquement. Voici
les expressions similaires les plus usitées :
Technologie de groupes
T.G.A.O.
Familles de pièces
Système de classification
Codification
Group Technology
L'idée des classifications n'est pas nouvelle. Mais pour le classement des pièces industrielles,
cela a débuté vers les années 1950 (système BRISCH-BIRN) et c'est en Europe et
particulièrement à AIX-LA-CHAPELLE que sont apparues, depuis 1965 surtout, les premières
méthodes de classement des pièces en familles (système OPITZ). Actuellement, en France,
deux organismes le CETIM ( Centre Technique des Industries Mécaniques) et l'ADEPA
(Agence nationale pour le Développement de la Production Automatisée) proposent des
systèmes de classification informatisés: CETIM-PMG aboutissement de recherches entreprises
au CETIM depuis 1973 et O.I.R (Organisation for Industrial Research) d'origine américaine et
commercialisé depuis 1982 par l'ADEPA.
L'une des difficultés est de définir les critères qui serviront à la mise en famille des pièces. Les
critères, comme ceux définis par le CETIM, essaient d'être parfaitement généraux. Mais il faut
tenir compte des spécificités de l'entreprise. Par exemple, le changement de code en fonction du
diamètre pour des pièces de révolution doit être effectué à partir des diamètres de passage de
broche des tours disponibles dans l'unité de production et non pas sur une répartition homogène
de diamètres.
Pour être parfaitement efficace, il faut que le choix des critères de sélection, ainsi que la
codification, soient parfaitement admis par tous les services concernés et donc élaborés en
commun. Il est indispensable, en outre, que l'implantation d'une classification débute en priorité
au bureau d'étude, se poursuive au bureau des méthodes afin d'être utilisée au niveau de la
production.
2°/ les liens qui unissent deux articles. Chaque lien est caractérisé par un coefficient de
montage, c'est-à-dire, l'indication du nombre d'unités du composant nécessaire pour la création
d'une unité du composé.
C'est un tableau à deux entrées, par exemple, une colonne par composant et une ligne par
composé. Cette représentation est particulièrement pratique lorsque les produits fabriqués
comportent un grand nombre de composants communs à de nombreux composés. Ce type de
nomenclature se prête bien au calcul matriciel.
Composants
a b c d e f
A 1 1 2 1
B 1 1 1 3 1 2
Composés C 2 1 1 1 1
D 1 2 1 1 1
E 1 1 1 2
Elles sont dites cascadées ou multi niveaux. Chaque produit fabriqué y est décrit selon le
processus de réalisation et d'assemblage en atelier. Ces nomenclatures définissent, sous une
forme hiérarchisée, les composants de chaque composé. Cette forme de nomenclature est la
plus répandue car elle est visuelle et se prête bien à une représentation sous forme de graphe
compréhensible par tous et sur lequel le paramètre temps peut figurer.
L'arborescence représente les différents niveaux permettant d'obtenir le produit fini (niveau 0 =
niveau supérieur) à partir des matières (niveau inférieur).
Les indications i correspondent aux coefficients de montage, c'est-à-dire, au nombre d'articles
de niveau inférieur qui entre dans la composition d'un article de niveau supérieur.
Noter que l'article D n'est représenté qu'une fois alors qu'il intervient dans deux sous-
ensembles.
Elles sont dites par variantes : Elles concernent les sous-ensembles communs à plusieurs
produits. Lorsqu'une famille de produits est constituée d'un grand nombre de versions réalisées
à partir de sous-ensembles standardisés, il est préférable de faire uniquement des nomenclatures
pour ces sous-ensembles plutôt qu'une nomenclature générale.
La méthode la plus répandue a été mise au point chez IBM et est connue sous le nom de BOMP
( Bill Of Material Processor) en français : processeur de nomenclature. Elle consiste à créer
deux fichiers l'un pour les articles, l'autre pour les liens et, grâce à des pointeurs, établir les
renvois d'un fichier à l'autre. Pour le fichier "articles" la saisie portera principalement sur :
la désignation,
le code du composé
le code du composant
le coefficient de montage
les adresses informatiques des renvois.
Nous allons aux travers d'exemples montrer quelques approches de calcul de temps d'abord
pour une séquence d'usinage, puis pour une pièce unique, et enfin pour un assemblage de
pièces.
Nous utiliserons la notation suivante :
D = délai d'obtention
TT = temps de transit = temps écoulé entre deux Tu consécutifs du process pour le lot de
transfert considéré. TT inclut attente, déplacement...
EXEMPLE TEMPS 1
Détermination de la durée d'une séquence de dressage pour une prise sur tour CN
Hypothèses de départ
Le tour est un modèle HES 800, équipé d'un NUM 760 T et d'un dispositif de coupe à
vitesse constante.
Le carrousel de changement automatique d'outils est en place;
Le porte pièce est monté;
Les réglages ont été faits, le programme validé.
Conditions de moindre usure des outils.
Le problème le plus crucial est celui des changements de plaquettes qui entraîne
souvent la nécessité de refaire des réglages. Aussi est-il souvent intéressant d'utiliser les outils
dans des conditions de coupe limitant leur usure.
Les données numériques sont les suivantes
Pour le matériau travaillé et l'outil retenu les conditions de coupe indiquées sur la gamme sont
les suivantes :
passe d'ébauche : Ve = 140 m/mn (Ve: vitesse économique en mètre par minute) f = 0,4
mm/tr (f: avance par tour en mm)
passe de finition :Ve = 210 m/mn f = 0,2 mm/tr
La surface à dresser est une couronne de rayon intérieur R1 = 20 mm et de rayon extérieur R2 =
80 mm.
La durée T de la séquence envisagée se décompose de la manière suivante :
T = Tm + Tu1 + Tc1 + Tu2 + Tc2
avec Tm : temps de montage de la pièce
Tc1 et Tc2 : temps de changement automatique d'outil (de copeau à copeau)
p : rayon de giration
a : constante
dl : longueur de la spirale pour l'angle d
: angle de giration
D1 = f / 2 ( d )
avec N1 = R1 / f et N2 = R2 / f
N1 et N2 : nombre de tours
R1 : rayon de fin de dressage,
R2 : rayon de début de dressage,
f : avance par tour.
L = ((R2R1) / f
L'application donne :
L = (80) / 0, 4 = 47 124 mm soit 47, 124 m
Nous pouvons maintenant calculer le temps technologique de l'opération d'ébauche :
Tu1 = 47,124 / 140 = 0, 34 min
Détermination de Tu2 : finition
Nous pratiquerons de la même manière que pour Tu1.
Calcul de la longueur du copeau. Nous appliquons le résultat obtenu précédemment :
L = ((R2R1) / f
Cela donne :
L = (80) / 0, 2 = 94 248 mm soit 94, 248 m
Le temps technologique pour la passe de finition a pour valeur :
Tu2 = 94, 248 / 210 = 0, 45 min
La durée de la séquence T est donc :
T = Tm + Tu1 + Tc1 + Tu2 + Tc2
T = 0, 4 + 0, 34 + 0, 2 + 0, 45 + 0, 2 = 1, 59 min.
EXEMPLE TEMPS 2
Td = ΣTu + ΣTr
avec
Tu : temps de transformation à un poste,
Tr : temps de préparation
L'application à l'exemple donne :
Td = 20 +12 + 60 + 8 + 30 + 30 + 40 = 200'
Nous nous baserons sur ce temps brut de 200 minutes pour établir le devis.
b - Délai de réalisation D
La détermination du délai d'obtention d'un article élaboré dans une unité de production dépend
directement de plusieurs facteurs dont les principaux sont :
1°/ les temps opératoires à chaque poste qui définissent le juste nécessaire de la durée de
transformation,
Par combinaison de ces variables dans un but donné, nous obtiendrons une certaine valeur. Il y
a autant de combinaisons que de buts.
Application à notre exemple; le contexte est le suivant : il s'agit d'une pièce unitaire et de ce fait
le problème du fractionnement de la commande ne se pose pas. D'autre part, nous supposerons
une charge des machines peu contraignante. Nous prendrons enfin en considération le fait que
cette commande émane d'un "bon" client que nous tenons à conserver : la commande sera jugée
prioritaire.
L'expression du délai prend la forme suivante :
Tn = Ti / na
avec ici a = 0,1
Pour chaque commande on obtiendra :
Commande C1 :
T100 = 2 / 100 0, 1 = 1, 27 h
Commande C2 :
T200 = 2 / 100 0, 1 = 1, 18 h
Pour les autres commandes les résultats sont :
Par ces exemples nous avons montré différents calculs à des niveaux différents exigeant des
précisions différentes. La dispersion sur les valeurs des temps manipulés est fonction de l'unité
utilisée pour le problème traité et de l'éloignement de la date de réalisation où l'on se place.
Il faut surtout retenir le fait que les conditions technologiques d'usinage ne sont qu'un aspect
des problèmes de délais. Ce n'est pas assurément en optimisant les conditions de coupe que des
gains de temps significatifs peuvent être obtenus. Des gains très appréciables peuvent être
obtenus par modification des process et plus encore, par un ordonnancement performant des
lots de fabrication.
1. Préambule
Les stocks coûtent chers. Derrière cette apparente évidence, tant elle est répétée, se cache
l'exigence croissante de la clientèle, la diversification et l'abondance des offres, l'innovation de
plus en plus rapide et attendue par le marché. Un produit indisponible est généralement une
vente perdue, qui profitera à un concurrent plus réactif. Les produits stockés sont guettés par
l'obsolescence et voilà, en plus des frais inhérents au stockage lui-même, ce qui rend les stocks
coûteux.
Pour acquérir un avantage concurrentiel, il faut savoir satisfaire la demande du client
rapidement. Les demandes clients s'orientent de plus en plus vers des produits personnalisés.
Pour un fabriquant, la réduction des tailles de lots et le souci de répondre rapidement aux
demandes du marché, rendent indispensable la maîtrise des changements rapides de séries.
2. Changement classique
Très souvent, les changements d'outils s’effectuent de cette manière à partir de la dernière pièce
de la série achevée :
La machine est arrêtée et les opérations s'enchaînent, la machine ne redémarre qu'après la fin
des essais. Notons aussi : l'absence fréquente de méthode standard, de mode opératoire, non
utilisation des fiches de réglage (check-list) et l’absence de travail simultané (à plusieurs).
Dans de nombreuses entreprises, les temps de changement de série trop importants provoquent
une perte de productivité. L'augmentation de la taille des lots est alors tentante pour effectuer
ces changements le moins souvent possible et diluer cette perte. Ce raisonnement a conduit en
son temps à la notion de taille de lot économique.
Le SMED est une méthode d’organisation qui cherche à réduire de façon systématique le
temps de changement de série, avec un objectif quantifié. (Norme AFNOR NF X50-310).
Single Minute Exchange of Die = Echange d'outil en moins de 10 minutes.
Single Minute signifie que le temps en minutes nécessaire à l'échange doit se compter avec un
seul chiffre.
Distinguer les opérations ne pouvant s’effectuer que machine à l'arrêt (MA), celles possibles
machine en marche (MM) et les opérations inutiles :
1. supprimer opérations inutiles, convertir des MA en MM
2. simplifier bridages et fixations
3. travailler à plusieurs
4. éliminer les réglages et essais
i. Préparations préalables :
outils, pièces
6. Action SMED
Pour entreprendre une action SMED, il faut avant toute chose impliquer tous les
intervenants ! L'opérateur a une connaissance intime du process, de la machine et de son
travail. Il devra se plier dans le futur à des règles nouvelles, qu'il appliquera d'autant plus
volontiers qu'il aura participé à leur élaboration.
Il faut ensuite collectionner des données :
La durée de changement initiale
Décrire la méthode utilisée, les équipements, les outils
Eventuellement filmer l'opération puis analyser les séquences vidéo
Chronométrer les différentes étapes, opérations. La réticence d'un personnel non
impliqué, soumis à telles investigations est évidente !
Il est probable que l'analyse révèle la nécessité d'une action 5S, pour rendre les outils et
équipements disponibles et facilement accessibles, ainsi qu'une éventuelle réimplantation des
7. Conclusion
Les gains par le SMED sont souvent spectaculaires. Dégager du temps utile pour une
machine ou un process améliore son rendement, mais peut dans bien des cas retarder ou
même rendre inutile des investissements capacitaires. Etre plus flexible est de plus en plus
nécessaire, la nouvelle donne économique nous impose sa loi.
Il vaut mieux procéder graduellement, se fixer des objectifs réalistes, même modestes pour le
début. Suivre les quatre étapes et enregistrer les progrès à chacune d'elle, puis reprendre la
même démarche avec un objectif plus ambitieux et réitérer jusqu'à ce que les efforts à fournir
deviennent prohibitifs par rapport aux gains escomptés.
La vision systémique de l'entreprise nécessite une remise en cause des politiques traditionnelles
des approvisionnements. Un flux doit être alimenté en temps utile et dans la quantité juste
nécessaire. Ceci nécessite de renégocier les modes d'approvisionnement sous l'angle du
partenariat. Un approvisionnement ne doit plus être une commande épisodique par grandes
quantités livrées en une seule fois, mais un contrat d'approvisionnement pour une quantité
globale livrée par petits lots. L'intérêt d'une entreprise n'est pas de couler ses fournisseurs en
essayant de tirer au maximum sur les conditions d'achat mais plutôt de fiabiliser le flux de
matière par des accords de coopération. Là encore, la vision d'ensemble doit primer sur
l'optimisation ponctuelle.
Les premières études sur les séries économiques datent de 1915. Elles sont l'œuvre d'un
ingénieur de la société Westinghouse nommé F. Harris. Il semblerait que le nom de Wilson soit
celui de l'auteur d'un article paru dans la revue de l'université d'Harvard datant de 1929. Depuis
cet article qui connut un vif succès parmi les managers plongés dans la fameuse crise
économique, on donne le nom de WILSON au modèle que l'article présentait. De nos jours, et
particulièrement pour ce qui concerne la gestion de production, l'approvisionnement ne doit
plus consister à re complémenter un stock mais à alimenter un flux.
Le modèle de Wilson est utilisé pour déterminer les quantités économiques à approvisionner. Il
suppose des consommations constantes et un avenir certain. Il n'admet pas les ruptures de
stocks. Les coûts de réapprovisionnement sont indépendants des quantités réapprovisionnées.
Le modèle de Wilson prend en compte le fait que le stock est nécessaire mais qu'il faut en
limiter le coût. Or l'objectif n'est pas l'optimisation locale de l'approvisionnement mais
l'optimisation globale de l'entreprise. Nous ne nous baserons donc pas sur la quantité
économique de Wilson. Il faut alimenter le flux pour satisfaire les commandes en quantités et
délais. L'optimum dépendra de la flexibilité des approvisionnements :
2. Exemple
Une entreprise vient d'installer un enchaînement KANBAN pour son unité de production
relative à des produits standards dont la demande est relativement stable. Son principal
fournisseur de bruts n'est pas encore organisé en juste à temps. L'approvisionnement de ces
bruts estampés fait l'objet d'une concertation entre le fournisseur et l'entreprise. Le besoin
journalier (par jour ouvrable) est de 58 bruts, avec une incertitude de +/- 4. Le plan prévisionnel
Nous voulons amener le fournisseur vers des livraisons plus fréquentes que par le passé . Nous
utiliserons pour cela un mode d'approvisionnement périodique qui va nous permettre de
négocier un nombre précis de livraisons.
Quand approvisionner ?
Cela dépendra du nombre d'approvisionnements que pourra accepter le fournisseur. Il est bien
évident qu'ici une livraison journalière de 58 bruts serait la plus adéquate car elle minimiserait
le stockage. Il faudra faire évoluer la négociation avec le fournisseur vers cet objectif. Jusqu'où
pourrons-nous aller ?
Le coût annuel d'approvisionnement est directement fonction du nombre d'approvisionnements.
Nous appellerons :
CA : Coût Annuel d'approvisionnement
FA : Frais d'Approvisionnement
NA : Nombre annuel d'Approvisionnements
CA = (2000 x 12500) /Q
CA = 25 000 000 /Q
CA = (25 x 106)/Q
Pour simplifier nous considérons le transport comme étant le paramètre le plus significatif.
La recherche d'un compromis pour aboutir à une fréquence de livraisons acceptable
financièrement par l'entreprise suivra la démarche ci-après :
1°) Calcul de la V.A.D. (Valeur Ajoutée Directe) unitaire :
VADu = 500 - (50 + (2000 / Q))
500 : prix de vente unitaire
50 : coût d'achat hors livraison
2000 : coût d'un transport
Q : Quantité d'articles d'un approvisionnement
2°) Réduction de VADu que peut accepter l'entreprise :
Sachant que le fait d'étaler les livraisons entraînera une diminution du BFR (Besoin en Fond de
Roulement), l'entreprise peut sacrifier une partie de la VADu. La VADu maximale a pour
valeur :
VADu maxi = 500 - 50 = 450
(VADu maxi est obtenu pour un coût de livraison nul)
En concédant un coût de livraison par article d'environ 3% de la VADu maxi la quantité
approvisionnée Q sera en moyenne de :
2000 / Q = 450 X 0,03
Q = 150 pièces par livraison
Avec une demande journalière de 58, la fréquence de livraison sera de 150/58 = 2,6 jours. En
pratique cela nécessite une livraison tous les 2 ou 3 jours ouvrables et représente 8 livraisons
par mois.
Pour les trois mois à venir le calendrier pré-établi sera le suivant :
Octobre 1
2* 3 4 5* 6 7 8
9 10* 11 12 13* 14 15
16 17 18* 19 20 21 22
23* 24 25 26 27 28 29
30* 31
Novembre 1 2* 3 4 5
6 7* 8 9 10* 11 12
13 14 15* 16 17 18 19
20* 21 22 23* 24 25 26
27* 28 29 30*
Décembre 1 2 3
4* 5 6 7* 8 9 10
11* 12 13 14* 15 16 17
18* 19 20 21* 22 23 24
25 26* 27 28 29 30 31
* : jour de livraison
Combien approvisionner ?
Les approvisionnements sont établis sur la base de 150 pièces. En trois jours ouvrables, la
consommation maximale est de:
(58 + 4) x 3 = 186 pièces
La consommation théorique entre deux livraisons étant de 150 pièces, un stock de sécurité de
186 - 150 = 36 pièces est un maximum admissible.
Nous commanderons 186 pièces pour la première livraison, puis de suivre l'évolution de ce
stock de 36 pièces et de réajuster au fur et à mesure des commandes.
1. Prévisions
Les prévisions ont pour but d'estimer une consommation future à partir de la connaissance
d'un historique. C'est principalement dans le domaine économique qu'ont été généralisées les
méthodes de prévisions que nous proposons.
a. Domaines et contraintes d’utilisation
Il existe d'autres approches telles que la méthode de Delphi, les filtrages adaptatifs, la
modélisation linéaire, etc. Plus fréquemment utilisés pour les questions sociales, politiques,
économiques et financières que pour les problèmes de production.
2. Analyse du besoin
Cet outil permet de définir fonctionnellement un besoin, un objectif ou encore un cahier des
charges.
Vers 1945, dans une entreprise américaine, Laurence D. MILES se vit donner comme
ultimatum une réduction très importante des coûts d'un produit. Une simple amélioration des
moyens de production ne pouvant suffire, il eut l'idée d'analyser le besoin que satisfaisait ce
produit, ce qui l'entraîna à revoir la conception même du produit. Sa réussite démontra que son
approche fonctionnelle était bonne : l'Analyse de la Valeur était née. En France, c'est vers 1970
que les premiers cabinets conseils développèrent des méthodes fondées sur l'"analyse de la
valeur". En 1990, on peut dire que l'A.V. a fait ses preuves dans le domaine de la conception où
elle est devenue un outil très apprécié. Parallèlement, Stafford BEER a montré dans les années
soixante, la possibilité d'appliquer la démarche systémique aux problèmes industriels. Cette
nouvelle approche a mis en évidence la nécessité de rechercher le besoin auquel répondent le
système étudié et l'importance de l'analyse de ses fonctions.
a. Domaines et contraintes d’utilisation
Cet outil peut s'appliquer à tous les domaines de la production. Etant donné le temps qu'il faut
pour mener à bien une analyse du besoin, il est préférable de l'utiliser quand les investissements
en jeu sont importants. Voici l'allure des courbes d'investissement d'un projet, l'informatisation
de la gestion d'un atelier par exemple :
b. Méthodologie
1. Exprimer le besoin
2. Répertorier les milieux extérieurs
3. Pareto
L'outil "PARETO" a pour but de sélectionner, dans une population, les sujets les plus
représentatifs en regard d'un critère chiffrable. Généralement cette sélection sera effectuée pour
simplifier l'étude d'un problème en n'en retenant que les éléments les plus significatifs.
C'est au marquis de PARETO, de son vrai nom Vilfredo SAMOSO (1848- 1923) que l'on doit
l'origine de cet outil. Cet économiste italien montra à l'aide d'un graphique, appelé diagramme
de Pareto, que 20% de la population italienne possédaient 80% des richesses. Ce diagramme
traduit le fait que le caractère étudié est distribué suivant une loi gausso-logarithmique, c'est-à-
dire une loi statistique dans laquelle c'est le logarithme du caractère qui suit une loi normale (ou
de Gauss). L'utilisation de cet outil s'est beaucoup développée dans les entreprises depuis
l'apparition des cercles de qualité.
a. Domaines et contraintes d’utilisation
Cette méthode implique que le critère de sélection retenu soit chiffrable. De plus le nombre de
sujets composant la population considérée doit être supérieur à 10 pour être conforme à la
notion même de statistique.
Cette méthode est utilisée pour trier des données, par exemple :
pour déterminer les priorités dans des actions correctives,
pour sélectionner les densités de flux dans une étude d'implantation,
pour classer les articles à stocker afin d'en déterminer le mode de gestion
pour suivre l'évolution d'une situation en établissant périodiquement des diagrammes...
Pièces Références Quantité de pièces par O.F. Nombre d'O.F. par mois
AL 212 75 2
BE 401 250 6
GA 302 200 1
DE 308 50 2
DZ 707 400 1
ET 113 300 1
TH 409 1 100 2
IO 505 5 8
KA 111 600 5
LA 912 350 2
MU 510 50 1
NU 803 60 20
Nous avons deux possibilités pour arriver au résultat: l'une en confectionnant un tableau de
calcul présentant des valeurs discrètes, l'autre en confectionnant un graphique en continu. C'est
par cette dernière possibilité que nous commencerons.
Tracer la courbe des fréquences cumulées
Le système d'axes est rectangulaire, les échelles sont arithmétiques et seront choisies de
manière à ce que la représentation graphique s'inscrive dans un carré, appelé carré de Gini, qui
facilite la comparaison de tracés successifs.
Sur l'axe horizontal, nous porterons les sujets, représentés par les références des pièces, dans
l'ordre décroissant de la valeur du critère. Les quatorze références des pièces représentent les
100% de la population. Le tracé s'effectue à raison d'un sujet par unité d'échelle. Sur l'axe
vertical, nous porterons les valeurs cumulées du critère : 9900 représentent 100% du critère,
c'est-à-dire que l'on fabrique 9900 pièces par mois toutes références confondues.
14 = nombre de références = 100 % de la population
9900 = quantité produite = 100 % du critère
La courbe est "parlante" donc facilement transmissible d'un service à l'autre de l'entreprise.
C'est pourquoi il faut l'utiliser le plus souvent possible. Mais les logiciels standards pour micro-
Interpréter la courbe
Le point I porté sur le graphique est appelé le point "80/20". Si la courbe des fréquences
cumulées passait par ce point, cela voudrait dire que 80% des quantités produites
concerneraient 20% des références. Ici 80% des quantités produites, à savoir 9900 0,8 =
7920, sont représentés sur le graphique par une horizontale d'ordonnée 7920. L'abscisse du
point d'intersection M de cette droite avec la courbe des fréquences cumulées délimite les
références concernées par ce pourcentage: il s'agit de KA 111, TH 409, BE 401 et NU 803, soit
4 références sur 14 qui seront donc "saisies" en priorité.
Interpréter le tableau
Nous procéderons de la manière suivante :
Sélectionner un pourcentage de la valeur du critère cumulé. En général on prend entre
75 et 80 % ou une valeur voisine figurant dans la dernière colonne du tableau. Ici la
valeur qui peut être retenue est 79,8 %.
Ce pourcentage est à la quatrième ligne du tableau. Cela signifie que les quatre
premières références sont les plus significatives. Elles représentent 26,8 % de
l'ensemble des 14 références. Ainsi 79,8 % des quantités produites concernent 28,6 %
des références. Ces références sont bien évidemment identiques à celles que nous avons
obtenues avec la courbe à savoir KA 111, TH 409, BE 401 et NU 803.
Etape 8 : Réitérer les étapes 2 à 7 avec un nouveau critère afin de confirmer les
résultats précédents
Le premier critère utilisé donnait les quantités produites par mois pour chaque référence. Un
autre critère pourrait consister à définir les références qui génèrent le plus de "papiers", celles
qui font l'objet de plus de transactions donc celles pour lesquelles le plus d'OF sont lancés.
Avec ce deuxième critère nous obtenons :
Etape 2 : critère : nombre d' OF par mois
Etape 3 : valeurs du critère pour chaque sujet : elles font partie des données du départ.
Nous les rappelons :
AL 212 2
BE 401 6
GA 302 1
DE 308 2
EP 604 0,5
DZ 707 1
ET 113 1
TH 409 2
IO 505 8
KA 111 5
LA 912 2
MU 510 1
NU 803 20
KS 806 2
Sujets - Critères
4. Seuil
5. Décision
L'objectif de cet outil est d'aider à la prise de décision à partir de critères qualitatifs, tout en
confectionnant un document ré exploitable.
C'est à la recherche opérationnelle que l'on doit, dans les années soixante, les premières
formalisations des prises de décision. Depuis, de nombreux chercheurs ont mis au point de
nouvelles méthodes d'interprétation. C'est depuis peu que l'usage de cet outil s'est développé,
notamment dans les groupes de travail tels que groupe productique, cercle de qualité, et groupe
d'analyse de la valeur.
Avec l'arrivée de nouveaux moyens d'archivage informatique (vidéodisque par exemple), les
entreprises vont pouvoir stocker leur savoir-faire. Mais la saisie n'est possible que s'il subsiste
une trace écrite. La formalisation des prises de décision par écrit constitue donc une étape
importante de l'informatisation des connaissances.
Cet outil est plus particulièrement adapté pour départager plusieurs solutions connues en
fonction, soit de critères qualitatifs, soit de la probabilité de certains événements. Ainsi peut-il
permettre de choisir un montage d'usinage, une implantation de machines-outils, une stratégie
de stockage ou de gestion en fonction de critères technologiques, économiques, stratégiques, ou
statistiques.
"Décision" n'est pas un outil "miracle", mais plutôt une formalisation écrite, aidant à la prise de
décision du gestionnaire, tout en formant une base de connaissances que l'on pourra consulter.
b. Méthodologie
1. Analyse de déroulement
b. Méthodologie
d. Symboles systémiques
Désignation de l'étape
Définition Symbole
du processus
Une P.M.E. spécialisée dans le dépôt de vernis veut rationaliser sa ligne de vernissage de tubes.
Voici une partie de l'étude :
Etape 1 : Délimiter la structure étudiée
L'étude ne doit pas être limitée aux opérations de vernissage. Pour bien comprendre le contexte,
il faut étendre l'étude en amont et en aval du problème posé. Le vernissage des tubes
s'intercalant entre la rectification d'une part et le conditionnement d'autre part, nous
délimiterons l'étude de la sortie des tubes de rectification jusqu'à leur entrée dans l'atelier de
conditionnement.
Etape 2 : Analyser le flux traversant la structure de la solution actuelle
Le flux étudié est ici le flux de tubes. Nous remplissons la grille, sur place pour bien vérifier les
paramètres relevés. Les symboles concernant les états stables sont noircis. Il faut choisir les
unités pour les paramètres quantitatifs tels que temps, distance.
Etape 3 : Critiquer la solution actuelle
Elle débute par le bilan de la solution existante. Nous faisons le décompte du nombre de
symboles utilisés, des distances parcourues, du temps passé, etc... Ensuite à chaque stade du
processus, nous appliquons la méthode interrogative, due au romain QUINTILLIEN (Ier
siècle), et connue sous le sigle Q.Q.O.Q.C :
Quoi ? Que fait-on ? De quoi s'agit-il ? Pour quoi fait-on ce travail ?
Qui ? Qui fait ce travail ? Pourquoi lui plutôt qu'un autre ?
Où ? Où fait-on ce travail ? Pourquoi le fait-on à cet endroit ?
Quand ? A quel moment fait-on ce travail ? Pourquoi ce moment là ?
Comment ? Quel procédé utilise-t-on ? Pourquoi celui-là ? Existe-il d'autres procédés ?
Les justifications sont portées en clair sur la grille d'étude. La décision concernant chaque stade
est codée dans la dernière colonne de la grille : - E : éliminer - C : combiner - P : permuter - A :
améliorer.
Etape 4 : Proposer une nouvelle solution
La nouvelle solution se déduit des décisions prise à l'étape précédente Il faut s'efforcer
d'éliminer les états fugaces, les temps perdus, les déplacements inutiles et les stockages inter
opératoires.
Etape 5 : Faire le bilan de la solution proposée
Le bas de la grille comporte un tableau permettant de comparer la situation existante avec la
situation proposée. En résumé les changements ont porté :
2. Implantation
a. Methodologie :
b. Applications :
La fréquence des lots de fabrication est identique pour toutes les pièces. Les lots de transfert
d'un poste à l'autre représentent toujours le même fractionnement du lot de fabrication.
Etapes 1 et 2 : Inventorier les postes de travail. L'inventaire des postes de travail et des
gammes opératoires est contenu dans le tableau ci-dessus.
Deuxième itération :
Sélectionner le poste (non placé) le plus chargé en chaînons : le poste le plus
chargé après le poste B est le poste A classé deuxième avec quatre chaînons
Choisir un nœud de la trame et inscrire à côté le nom du poste :
On choisit un nœud près de B car le chaînon AB existe.
Troisième itération :
Sélectionner le poste le plus chargé en chaînons : Après le tracé de B et A, le
poste le plus chargé est le poste D.
Choisir un nœud de la trame et inscrire à côté le nom du poste : on peut remarquer
sur la matrice des flux que le poste D est relié à la fois au poste B et au poste A.
On placera donc D sur un nœud à proximité de ces deux postes.
Tracer les chaînons qui le relient aux postes déjà en place.
MODIFIER :
Modifier les positions relatives des postes de travail jusqu'à satisfaction en
limitant au maximum les chaînons hors module et les croisements.
Sur le tracé obtenu à l'étape précédente, on constate l'existence de 3 croisements et
de 2 chaînons hors module. On peut remarquer qu'en intervertissant la position
des postes G et C, on supprime deux croisements et un chaînon hors module.
Il subsiste un croisement entre les chaînons AC et BD. On vérifie que le chaînon
le moins chargé est le chaînon hors module : les indices de flux ont pour valeur 24
pour AC et 83 pour BD. Le chaînon AC est le moins chargé ; il est hors module; il
sera non prioritaire. On aurait pu obtenir une autre implantation théorique à un
seul croisement en intervertissant à nouveau le poste D avec cette fois le poste C.
Le croisement s'effectuerait alors avec les chaînons AD et BC. Est-ce une
meilleure solution ?
Assurément non, car les indices de circulation sur ces deux chaînons sont
respectivement 83 et 114.
Le chaînon BC étant le plus chargé de tous, il convient de ne pas le couper avec
un autre. On s’en tiendra donc à la solution ci-dessus qui n'est probablement pas la
seule.
3. Feed-back
L'outil appelé "Feed-Back" (ou boucles de rétroaction) a pour but d'améliorer l'organisation du
système de gestion de production en intervenant sur le flux d'informations.
C'est vers 1950 qu'eurent lieu les premières applications systémiques dans le domaine
industriel. Cette approche des problèmes, différente de celle autorisée par l'analyse cartésienne,
permit d'aborder la complexité sans cesse croissante de l'environnement industriel.
Depuis, de nombreuses méthodes ont été développées en s'appuyant sur la démarche
systémique. Citons entre autres :
les démarches "Total Quality Control" (TQC) et "Total Productive Maintenance"
(TPM) développées par l'entreprise Japonaise Toyota,
la méthode "Structured Analysis and Design Technique" (SADT) mise au point par
D.T. Ross pour l'entreprise Américaine Softech,
la démarche "Maîtrise de la valeur" que C. Petitdemange a appliquée au projet Ariane
de l'Aérospatiale,
la gestion de production par les goulets (OPTTM) de E. M. Goldratt,
et dernièrement, la démarche "Valeur Ajoutée Directe" (VADC) de P.L. Brodier.
Cet outil, que l'on peut considérer comme "conceptuel", est particulièrement difficile à étudier.
Il faut bien garder à l'esprit que la systémique, et donc ses applications, sont souvent
considérées comme une "nouvelle culture".
Rappelons les principales définitions liées à l'approche système, c'est-à-dire la systémique :
Système : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, structuré
en fonction d'un objectif.
Cybernétique : C'est l'étude des systèmes considérés sous l'angle de la commande et de
la communication.
Cet outil ne concerne qu'une partie de la démarche cybernétique : celle qui permet d'améliorer
le système entreprise d'un point de vue de la communication, c'est-à-dire l'aspect organisation
des flux d'informations.
Les principaux domaines d'utilisation sont :
la recherche des documents techniques qui doivent circuler dans l'entreprise,
l'amélioration du système d'information en production, afin d'augmenter l'efficacité,
la détermination de tableaux de bord pour le gestionnaire.
La principale contrainte d'utilisation, pour une entreprise, est de connaître sa politique à moyen
et long terme, c'est-à-dire sa stratégie. Dans le cas contraire une analyse préalable du besoin
permettra de l'obtenir de façon rigoureuse.
Enfin, le travail en groupe est recommandé, afin d'augmenter l'objectivité de l'analyse.
b. Méthodologie
Attention, cette méthode peut être dangereuse si l'on ne tient pas compte du principe de
"totalité".
Stratégie
Le principe de totalité est que la somme des optimums locaux n'est pas l'optimum du
système global
Ce principe de la systémique met en évidence que plus l'étude sera partielle, plus elle risque
d'être inexacte. C'est pourquoi il faut toujours partir du système le plus général possible, soit
l'entreprise dans notre cas, et descendre progressivement vers l'élément qui nous intéresse tout
en gardant comme objectif l'optimum global. Et c'est ici qu'intervient la notion de stratégie. En
effet, si l'on veut, à tous les niveaux de l'étude et de l'entreprise, s'organiser pour atteindre
l'optimal global, il est préférable de l'avoir exprimé sous forme de stratégie.
La stratégie du niveau zéro sera la même tout au long de l'analyse descendante.
c. Applications
Une entreprise de mécanique conçoit et fabrique des pompes immergées qu'elle vend sur
catalogue avec possibilité de personnaliser le mode de fixation. Elle produit également des
pompes sur mesure.
Voici les différents services :
le bureau d'étude (BE) dessine les pompes en fonction des spécifications de chaque
commande,
le bureau des méthodes (Bdm) établit les devis, les gammes, les outillages et assure la
gestion de la production avec l'aide d'une GPAO MRP,
l'atelier produit les pièces,
le service commercial prospecte pour les commandes, gère les stocks de pompes finies
et s'occupe de la comptabilité.
Le nouveau gérant désire améliorer le flux d'informations de la fonction technique (système
BE-Bdm-Atelier) et crée, dans ce but, un groupe d'études.
On peut noter que la nature du flux change en traversant chaque élément : le flux est d'abord
une information commerciale (la commande du client), ensuite des documents techniques (les
plans de définition) et enfin des matières (les pompes).
Remarque :
Une étude orientée sur l'aspect économique, aurait donné :
La boucle B3 sera une auto-régulation du sous-système de production alors que B2, qui est un
feed-back inter-module, stabilisera le système. Quant à la boucle B1 elle permettra de contrôler
les dérives.
Globalement il est inefficace, voire impossible, de faire remonter toutes les informations
concernant les résultats de la production. Il faut donc filtrer l'information. Pas question, pour
a. Définitions
La fonction La fonction
méthode La fonction réalisation, au
affecte une ordonnancement moment choisi par
durée de planifie cette tâche, l’ordonnancement,
travail pour c’est à dire l’heure suivant les
une tâche : H du jour J où elle prescriptions des
c’est le doit débuter méthodes, la met en
temps alloué œuvre
b. Notion de charge :
Capacité de charge : c’est le nombre d’heures de travail qu’il est possible à une
équipe de réaliser pendant son horaire normal de travail. Ex : 12 ouvriers représentent
une capacité de charge de 12 x 35h = 420 heures hebdomadaire.
Charge : c’est la somme des temps alloués pour une période de référence et pour une
équipe.
Surcharge : elle se manifeste quand la charge est supérieure à la capacité.
Sous charge : elle se manifeste quand la charge est inférieure à la capacité.
Momentanée, elle rend disponible le personnel. Permanente, elle pose le problème des
sureffectifs.
Tâche : en maintenance, c’est une intervention caractérisée par une durée propre,
estimée par les méthodes, et portée sur l’ordre de travail. La situation dans le temps de
cette tâche entraîne la définition des termes suivants :
d. Notion de planning :
2. Caractéristiques de l’ordonnancement :
L’ordonnancement est le « chef d’orchestre », chargé de conduire les évènements. Son rôle
consiste à :
prévoir la chronologie du déroulement des tâches, optimiser l’utilisation des
moyens nécessaires, et les rendre disponibles
lancer les travaux au moment choisi
contrôler l’avancement et la fin des tâches, et prendre en compte les écarts entre
les prévisions et les réalisations.
Prévoir un instant T et un endroit X où un personnel P, muni de l’outillage O et des matières
M, exécutera la tâche Y.
Caractéristiques :
Optimisation des moyens : trouver le compromis coût / temps. Pour réduire la durée
d’une tâche, il faut augmenter les moyens à mettre en œuvre, donc les coûts directs
imputés à cette tâche.
Méthodes et ordonnancement :
a. La méthode
Un projet comporte un nombre de tâches plus ou moins grand à réaliser dans les délais impartis
et selon un agencement bien déterminé. Le diagramme de GANTT est un outil permettant de
planifier le projet et de rendre plus simple le suivi de son avancement.
Le diagramme de GANTT est un planning présentant une liste de tâches en colonne et en
abscisse l'échelle de temps retenue. La mise en œuvre de technique de planification nécessite
que les tâches soient identifiées, quantifiées en terme de délais, de charges ou de ressources et
que la logique de l'ensemble des tâches ait été analysée
Afin de mener à bien la réalisation de cet outil, il faut donc procéder comme suit :
1. Déterminer et structurer la liste des tâches à réaliser
2. Estimer les durées et les ressources : il faut remplir un tableau présentant, pour
chaque tâche, la durée de celle-ci et les ressources affectées (matériels et personnels).
L'unité de temps pour exprimer la durée est fonction du type de projet réalisé. Elle
peut aller de la minute à l'année. Le tout est d'utiliser la même unité de temps pour
toutes les tâches dans un souci d'harmonisation du diagramme.
3. Réaliser le réseau logique : le réseau doit reprendre les hypothèses de priorités des
tâches. Il se présente souvent sous la forme de tâches reliées entre elles par des liens
logiques. Pour chaque tâche, il est primordial de trouver les relations d'antécédence et
de succession. Une fois le réseau tracé, on retrouvera la chronologie du projet.
4. Tracer le diagramme de GANTT : avec en abscisse l'échelle de temps et en
ordonnée la liste des tâches, il faut tracer un rectangle d'une longueur proportionnelle
à sa durée, le tout suivant la logique d'ordre d'exécution du réseau. Il peut apparaître
des tâches se réalisant pendant la même période. En effet, c'est un peu le but recherché
car plus les tâches pourront se faire simultanément, plus la durée du projet sera courte
et plus le coût du projet risque de baisser. Il faut toutefois vérifier la disponibilité des
ressources en regardant dans le tableau d'affectation, les ressources utilisées plusieurs
fois.
b. Exemple :
Une commune décide de construire une bibliothèque municipale sur un terrain qu’elle vient
d’acquérir. L’entrepreneur chargé de cette construction a fourni le tableau des enchaînements
des différentes tâches, avec indication des durées respectives de chaque activité :
Tâches pré requises
Durée (en
N° Nom de la tâche (immédiatement
mois)
antérieures)
Acceptation des plans par les services
A 4
compétents
B Préparation du terrain 2
Commande des matériaux (sauf portes et
C 1 A
fenêtres)
D Creusage des fondations 1 A, B
E Commande des portes et fenêtres 2 A
F Livraison des matériaux 2 C
G Coulage des fondations 2 D, F
H Livraison des portes et fenêtres 8 E
I Pose des murs, de la charpente, du toit 4 G
J Mise en place des portes et fenêtres 1 H, I
A la fin des années cinquante, la marine américaine conçoit une nouvelle technique
d'ordonnancement qui devait conduire à des gains de temps importants dans la réalisation de
ses missiles à ogive nucléaire Polaris : c'est la technique PERT (Programm Evaluation and
Review Technic - technique d'ordonnancement et de contrôle des programmes). Cette
technique a permis de coordonner les travaux de près de 6 000 constructeurs dans les délais
imposés par le gouvernement américain. Le projet POLARIS représentait entre autres 250
fournisseurs, 9 000 sous-traitants, 7 ans de réalisation. L’utilisation du PERT a permis de
ramener la durée globale de réalisation du projet de 7 à 4 ans.
Tâche ou opération : elle fait avancer le projet vers son état final.
Habituellement, on nomme les tâches et on indique leur durée.
b. Représentation, règles
2
A
B
(c’est à dire qui précèdent une même tâche
5 C
C) sont représentées de la manière suivante
A
:
4
d’ordonnancement :
Matériel :
Gamme d'ordonnancement Groupe moto pompe type 23
Révision annuelle
schéma Temps alloué Temps à Temps passés Date
d'enclenchement Phases valoriser
phase élec méca alloué passé élec méca
d. Exemple traité :
D6
B1
1
8
C5
0
A3 4 10 12
F2 G9
H5
2 5 9 11
I8 K3 L7
J2
1 E4
D6
C5
A3
0 4 7 8
F2 G9
H5
L7
2 5 6
I8 K3
J2
J2
Exploitation du graphe :
La méthode PERT introduit 2 notions attachées à chaque étape :
La date au plus tôt: c'est la date a laquelle on peut commencer à effectuer les tâches
débutant par cette étape.
La date au plus tard: c'est la date à laquelle doivent être finies les tâches menant à
cette étape, sous peine de retarder potentiellement le projet tout entier (la date au plus
tôt de l'étape finale).
La différence entre la date au plus tard et la date au plus tôt s'appelle: la MARGE.
On peut maintenant définir les temps au plus tôt et au plus tard de chaque étape et aussi le
chemin critique en reliant les étapes qui n’ont aucune marge.
4 7
B1
1 E4
D6
3 6
C5
A3
Début 4 7 Fin
F2 G9
0 0 13 13 15 15 24 24
H5
L7
2 5 6
I8 K3
5 5 13 13 16 17
J2
J2
5. Le pert probabilise
La durée des tâches est supposée fixe pour réaliser les études précédentes. Or, généralement,
la durée d'une tâche n'est pas fixe et peut fluctuer. Le PERT probabilisé prend en compte
l'incertitude, la fluctuation au niveau de la durée d'exécution des tâches. On peut définir pour
chaque tâche :
La durée la plus optimiste : do
La durée moyenne : dm
La durée la plus pessimiste : dp
On en déduit alors la durée estimée « de » la plus probable d'exécution de la tâche :
do 4.dm dp
de
6
On détermine la variance pour chaque durée d'exécution de tâche, temps estimé, soit :
V = (do-dp)² / 36
On détermine les temps de début (Cto) et de fin (Fto) au plus tôt, soit :
Fto = Cto + de
On détermine les temps de début (Cta) et de fin (Fta) au plus tard, soit :
Cta = Fta - t
On détermine alors les écarts possibles :
E = Cta – Cto = Fta – Fto
Les tâches ayant un écart « E = 0 » sont les tâches critiques dont le non-respect de la durée
estimée risque de compromettre le projet.
On considère que la distribution concernant la durée de réalisation du projet suit une loi
normale, ce qui permet d'écrire que la variance relative à l'ensemble du projet est égale à la
somme des variances de chacune des tâches critiques :
On en déduit alors l'écart type sur la durée du projet. On peut ainsi estimer la fiabilité de cette
durée.
6. Methode pert-cost :
Les durées des tâches sont des paramètres sur lesquels l'entreprise peut agir. Dans de
nombreux cas, à travers l'attribution de moyens supplémentaires, l'entreprise sera capable
d'agir.
L'outil appelé CALCUL DES BESOINS a pour objectif de définir les besoins en composants
pour satisfaire la consommation, sur une période donnée, de produits finis rassemblant ces
composants.
C'est l'américain Joseph ORLIKY qui, en 1965, décrivit le premier la méthode du calcul des
besoins qui est la base de tous les logiciels MRP. Il s'agissait du système de gestion des
nomenclatures développé par IBM et connu sous l'appellation BOMP pour Bill Of Matérial
Processor.
Le calcul des besoins est utilisé pour un pilotage de la production en flux poussé (méthodes
M.R.P.), pour le pilotage de la production en flux synchronisé et pour le plan directeur de
production d'un flux tiré (méthode KANBAN).
Ce calcul est établi à partir d'une part, des nomenclatures de production listant les composants
des articles commercialisés sous forme arborescente ou matricielle et d'autre part de prévisions
commerciales ou du plan directeur de production ou encore du carnet de commande exprimant
les besoins commerciaux. Il s'applique aux productions de type "masse" et aux productions de
type "atelier". Plus généralement on peut l'appliquer à l'ordonnancement de toute production
pour laquelle des composants 'standardisés' interviennent dans la confection de plusieurs
produits à des niveaux de nomenclature identiques ou différents.
b. Méthodologie
b. Désignations similaires
Pour le système de gestion :
Gestion par les goulets
OPTTM
Gestion par les contraintes
Flux synchronisés
Pour la méthode :
D.B.R. pour Drum, Buffer, Rope
I.I.I. ou 3I pour Identifier, Informer, Immuniser
Pour le goulet :
Machine goulot
Goulot d'étranglement
Contrainte de capacité
Gammes
Repère article N° phase Désignation Temps unitaire Machine
K1 10 Usinage face 28 min CN1
20 Usinage côté 10 min CU2
C2 10 Usinage 22 min CU2
E3 10 Assemblage 15 min MO3
de C2 et K1
Plan de production
Comme la demande est de l'ordre de 1000 E3 et 500 C2 par semaine, notre entreprise n'est pas
la seule présente sur ce marché. Sa stratégie consiste à suivre les proportions de la demande,
elle livrera donc deux fois plus de E3 que de C2 chaque semaine.
Capacité de production
Repère de la CN1 CU2 MO3
machine
Ces valeurs sont obtenues par l'analyse des gammes. Nous allons maintenant calculer la charge
engendrée par le mixte défini par le plan de production :
CN1 CU2 MO3
0 K1 0 0 0
1 C2 0 22 0
2 E3 56 64 30
56 min 86 min 30 min
Les différentes ressources n'ont pas le même temps d'ouverture, ni la même capacité normale
de production. Afin d'en tenir compte, nous calculerons le ratio du taux d'occupation :
Taux d'occupation = Charge / Capacité
Etant donnée la valeur du taux d'occupation pour un mixte, nous l'exprimerons en "pour mille"
(%) :
- CN1 CU2 MO3
Charge 56 min 86 min 30 min
Capacité 2 000 min 2 250 min 1 900 min
Occupation 28 ‰ 38 ‰ 16 ‰
La ressource la plus occupée pour la production d'un mixte (2E3 et 1C2) est le CU2 avec 38 ‰.
Si l'on augmente progressivement le nombre de mixtes à produire, c'est, bien sûr, le CU2 qui
sera saturé en premier : c'est donc le goulet.
En pratique, la machine la plus occupée, la plus chargée par rapport à sa capacité est
appelée le goulet.
Maintenant que nous connaissons la ressource goulet, nous pouvons déterminer ses possibilités,
c'est-à-dire sa cadence ou sa production hebdomadaire.
Pour le calcul, nous considérerons que la production est déjà stabilisée, ainsi ne prendrons-nous
pas en compte la période de montée en cadence : Puisqu'un mixte utilise 86' du goulet CU2, en
2250' nous pouvons produire 2250/86 = 26 mixtes. La production sera donc de 26*2 = 52 E3 et
26 C2 par semaine.
INFORMER
Maintenant que nous avons déterminé le débit de sortie du goulet CU2 : 52 E3 et 26 C2 par
semaine, nous pouvons en informer tous les services :
Le commercial, les ventes
En communiquant la production hebdomadaire possible, le service commercial sait que si la
somme des commandes fermes est inférieure ou égale à ce volume, les clients seront satisfaits
dans la semaine.
Les approvisionnements, le magasin
Pour informer le service achat ou le magasin, il faut tout d'abord analyser la nomenclature
Brut1 Brut2
1 E3 1 0
1 C2 0 1
Soit par semaine :
Brut 1 Brut 2
52 E3 52 52
26 C2 0 26
Le chef d'atelier
Les cadres d'atelier doivent être informés "des rendements objectifs" de chaque machine, c'est-
à-dire de l'occupation prévue pour chaque poste. Pour cela, il suffit de reprendre le tableau qui
nous a permis de déterminer la machine goulet :
Machine Temps pour Nombre de Temps d' Temps Taux
un mixte mixtes occupation d'ouverture (min) d'occupation
(min) (min)
CN1 56 26 1 456 2 000 73 %
CN2 86 26 2 236 2 250 99 %
MO3 30 26 780 1 900 41 %
Evidemment, seul un des poste est à 99% : le goulet. Les autres sont bien en deçà et vouloir
augmenter leur taux d'occupation signifierait augmenter les en cours et créer des retards,
puisque le goulet ne pourrait pas absorber leur surplus de production.
Etape 3 : Immuniser le goulet
Citons maintenant la règle 4 de la méthode de gestion par les goulets :
Une heure perdue sur un goulet est une heure perdue pour tout le système.
Nous venons de voir que c'est le goulet, la machine CU2 dans notre exemple, qui détermine la
cadence de production de l'entreprise. La conséquence directe de ce fait est que tout aléa sur la
machine CU2 est directement répercuté sur le nombre d'articles fabriqués et, donc, sur les
ventes. Le calcul de l'impact économique des aléas est détaillé dans l'outil "King". En règle
générale, le manque à gagner varie entre 500 F et 8000 F par heure soit entre 8 et 130 F par
MINUTE !!!
Dans le cadre de ce chapitre, nous nous intéressons plus particulièrement à éviter que l'on
manque de travail au poste goulet. Pour cela, nous allons utiliser la même technique que celle
exposée dans l'outil "PERT", qui consistait à "protéger" le chemin critique (ici la ressource
critique) des autres chemins par l'utilisation d'une marge temporelle capable de couvrir tous les
aléas.
Il s'agit donc d'une indication que l'on retrouve directement sur le Gantt.
Appliquons ceci à notre exemple. Puisque le goulet est la machine CU2, analysons les gammes,
afin de répertorier les phases en amont du goulet. Nous trouvons la phase 10 de K1 sur la
machine CN1. Une prise d'information à l'atelier sur le type d'aléas qui surviennent le plus
souvent sur ce poste, met en évidence que l'incident est toujours réglé en moins d'une heure. Il
faut donc programmer la phase 10 avec une heure d'avance.
Voici l'allure du diagramme de Gantt avec le chapeau C2 noté "C" et la culasse K1 noté "K" :
Cette avance d'une heure est souvent appelée "tampon anti-aléas" ou "buffer time" en anglais.
f. Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons abordé un des aspects de la méthode de gestion par
les goulets. Nous avons particulièrement insisté sur une nouvelle notion, celle du ZERO
RETARD. En effet, le délai découle de la planification des commandes au lieu d'être défini
arbitrairement par le commercial ou décidé de façon unilatérale par le client. Pour garantir le
délai ainsi calculé, nous avons immunisé les goulets en installant des tampons anti-aléas. Une
conséquence indirecte de cette protection est, en même temps, de préserver la valeur ajoutée
de l'entreprise.
L'installation d'une gestion par les goulets impose de suivre les dates prévues pour le
lancement et l'ordonnancement du goulet. Ceci est souvent difficile à mettre en place quand,
depuis 20 ans, on fait autrement à l'atelier, et si le commercial ou le préparateur ont l'habitude
de venir "casser" la planification des travaux qu'avait prévue le chef d'atelier. Une information
et même une formation sont donc souvent obligatoires, afin d'éviter toute ambiguïté à la mise
en place de ce mode de gestion.
De plus, il n'est pas inutile de bien différencier les 20 % de commandes qui ne passent par
aucun des goulets, par une touche de couleur verte sur les OF par exemple. Si la stratégie de
On remarque que, à chaque instant Ti, l'en cours au pied de la machine goulet peut être connu
d'un point de vue théorique. Ainsi, analysons l'instant T3 : toutes les pièces A, B et C doivent
être présentes .... s' il n'y a pas eu d'aléas ! Or l'avance a justement été prévue parce qu'il y a
des aléas. En comparant la quantité réelle d'articles présents avec la quantité théorique, nous
saurons si oui ou non les aléas sont bien maîtrisés.
La méthode développée dans ce chapitre s'adapte à toutes les entreprises raisonnant en heure de
travail.
Cet outil permet de définir des taux horaires cibles ou objectifs, afin de permettre au
gestionnaire de contrôler l'activité de la production. Il s'agit de faire un bilan, un diagnostic, en
comparant la moyenne annuelle avec l'objectif.
Si ces taux peuvent être aussi utilisés comme base pour un devis "idéal", objectif, ils doivent
être, cependant, adaptés à chaque cas particulier. La principale contrainte est d'avoir un
historique des temps d'activation des ressources ou des prévisions suffisamment fiables.
b. Méthodologie
Notons tout de suite la présence (nécessaire) à l'étape 4 d'un but. Il s'agit bien sûr d'un objectif
lié à la production ou à sa gestion. Avant d'aborder l'étude d'exemples, nous allons préciser
certains concepts systémiques et macro-économiques qui permettront de mieux comprendre la
démarche.
Soit le système entreprise :
Définition Macro-économique :
Valeur Ajoutée = Production - Consommation intermédiaire
Définition en gestion :
Valeur Ajoutée = Produit des Ventes - Coût des Appro.
Valeur Ajoutée = Chiffre d'affaires - Coût des achats
Définition simplifiée sur un produit :
Valeur Ajoutée unitaire = Prix de vente unitaire - Coût Matière unitaire
Attention : le plan comptable nomme cette valeur ajoutée "macro-économique" la marge brute.
Le fonctionnement du système entrepris nécessite différentes énergies :
humaine : la main d'œuvre,
mécanique : les machines,
électrique,
qui entraînent des rémunérations et des dépenses de fonctionnement :
Salaires,
Remboursements,
Factures énergétiques, loyers,
Taxes, assurances,
Nous appellerons l'ensemble de ces rémunérations et dépenses de fonctionnement les charges
globales à couvrir par la VA. En effet, si la valeur ajoutée est égale ou supérieure aux charges
Une entreprise de chaudronnerie désire calculer son taux horaire moyen afin de se situer par
rapport à la concurrence et d'élaborer des devis.
Etape 1: Collecter les temps et les dépenses
L'étude des travaux de l'année écoulée et la lecture des données comptables permettent
d'obtenir les valeurs annuelles ci-dessous :
Désignation Valeur annuelle
Capacité annuelle normale (ou nombre d'heures facturées) 25 000 H
Salaires et charges sociales : 3 000 KF
Rémunérations état, prêteur,... : 230 KF
Amortissement technique *: 500 KF
Valeur locative des sols :
20 KF
Energie, fluide et consommable :
250 KF
Matière première et fournitures :
677 KF
Sous-Traitance :
333 KF
La mission du gestionnaire des stocks est de rendre minimum la somme des coûts, de
passation des ordres de livraisons « Cpa » et du coût de possession des stocks « Cpo » :
Cpa Cpo MINIMUM
L’Unité d'œuvre
L'unité d'œuvre du coût de passation est l'ordre de livraison. Le coût de l'unité d'œuvre
« a » est défini comme suit :
C'est le coût représenté par l'existence d'un stock dans l'entreprise. L’unité d'œuvre est le
franc de stock moyen qui est retenu par la quasi-totalité des entreprises.
Le coût de l'unité d'œuvre « t » est obtenu en divisant le coût total des frais de possession par
la valeur moyenne du stock. Ce résultat est exprimé en % du stock moyen en valeur :
t taux de possessiondes stocks
Les taux couramment utilisé dans les entreprises se situent entre 15% et 35% suivant le type
des articles et la qualité de la gestion des stocks.
Le niveau de l'ensemble des stocks pèse sur la trésorerie de l’entreprise. C’est là une
préoccupation majeure de la direction qui doit, pour fixer un niveau à maintenir, se poser 2
questions essentielles :
Quelle est la valeur du stock ?
Quel est le niveau optimum ?
Pour valoriser un article en stock, il existe plusieurs méthodes dont les choix relèvent souvent
de la direction financière :
Méthode du coût standard.
Méthode du coût moyen pondéré.
Méthode LIFO (Last In First Out).
Méthode FIFO (First In First Out).
La valorisation des en-cours est une opération complexe pour laquelle l’informatique se
révèle le seul outil efficace.
La valorisation des stocks, difficile lorsque le stock est tenue de façon manuelle, devient
facile et rapide grâce à l’informatique qui connaît les quantités en stock et la valeur unitaire
des articles ; encore faut-il que ces informations soient fiables.
e. Le coût moyen pondéré : CUMP
Il est calculé en fin de mois. Il est utilisé pour valoriser toutes les sorties du mois :
Les quantités sorties sont prélevées en priorité dans les lots les plus anciens et valorisés au
coût d'achat de ces derniers.
Les produits sont consommés selon leur ordre d'arrivée. Ex : quand on fait la queue au
supermarché, la règle du FIFO s'applique à la caisse. Premier arrivé à la caisse, premier à
sortir du magasin.
g. Méthode LIFO : Dernier entré, premier sorti
Les quantités sorties sont prélevées en priorité dans les lots les derniers entrés et valorisés au
coût d'achat de ces derniers. Ex : les produits frais sont consommés selon leur date de
péremption. Quand on a dans le frigo 2 plaquettes de beurre, on utilise en premier la plus
ancienne, c'est du FEFO !
h. Le taux de service
L'outil appelé "KING" a pour but de mettre en évidence et de déterminer le coût horaire
conjoncturel d'un poste de production.
b. Désignations similaires
d. Méthodologie
Avant d'aborder l'étude d'exemple, nous allons préciser sur quels principes nous nous
appuierons pour mettre en évidence "l'effet de King" en production. Le système entreprise peut
se modéliser de la façon suivante :
Si la valeur ajoutée est égale ou supérieure aux charges globales à couvrir dans l'entreprise,
alors celle-ci peut vivre. C'est sur l'application de cette inégalité, dans une conjoncture
particulière de l'atelier de production, que nous mettrons en évidence les conséquences de
l'effet de King dont voici une des expressions les plus générales :
Effet de KING
Sur un marché où la demande est indépendante de l'offre, les prix varient dans une proportion
plus forte que les variations de quantités.
e. Applications
Pour cet exemple nous allons prendre une usine (suffisamment petite pour être rapidement
étudiée) qui produit suivant un plan de production un ensemble bloc moteur (E3) obtenu par
assemblage d'une culasse (K1) avec un chapeau (C2).
Il s'agit du même exemple que le deuxième du chapitre "Goulet". Le plan de production par
semaine est : E3 : 52 et C2 : 26
Avec ces temps et le plan de production, on peut calculer le "ratio d'activité" de chaque
machine c'est-à-dire leur taux d'occupation.
Cette entreprise fonctionne normalement depuis 2 ans sur ce type de produit, c'est-à-dire que la
valeur ajoutée dégagée par la vente des articles E3 et C2 couvre largement les charges globales
de l'entreprise. Largement signifiant qu'un résultat (un bénéfice) de 5% est courant.
Puisque l'entreprise vit sans problème, ses ventes couvrant ses charges et rémunérations, elle
n'a donc plus de charge à couvrir. Comme les machines CN1 et MO3 ne sont pas saturées, tout
travail marginal qui occupe par exemple 5% de CN1 et 15% de MO3 peut être facturé à :
Taux Horaire Objectif = Charge globale à couvrir zéro F / Nombre d'heures facturées = zéro F /
Nb = zéro F !!!
Mais attention, le nombre d'heures ainsi facturées ne doit pas faire monter tous les ratios
d'activité à 100%, sous peine de voir le goulet se déplacer et les taux horaires se modifier en
conséquence.
Un fois encore, nous remarquons les conséquences de la loi de King, mais cette fois-ci dans le
cas d'un excédent de capacité : l'heure du non-goulet est loin du coût moyen horaire de
l'entreprise (300F dans notre cas) calculé suivant la méthode décrite dans le chapitre précédent.
f. Conclusion
Cet exemple nous a montré les conséquences qu'entraîne un "excédent" de capacité. Les taux
conjoncturels que nous avons trouvés doivent permettre à l'entreprise de prendre des décisions
pour atteindre plus vite ses objectifs en termes de bénéfice, mais surtout de stratégie. En effet,
la spécificité d'une entreprise est rarement la recherche de contrats marginaux.
Pour conclure, recherchons une expression de la loi de King plus adaptée à la production. Nous
avons vu que l'offre était limitée par la capacité de certaines machines (les goulets). La
demande, elle, est sujette à des variations, puisque les différents clients ne se concertent pas
pour lisser leurs commandes. La demande est donc indépendante et engendre des charges
variables. Nous obtenons :
Effet de King
Dans un atelier où la demande est indépendante des capacités, les prix varient dans une
proportion plus forte que les variations de charges.